Page 15 - L'Évêque-à-l'Épée – son évolution
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L’Évêque-à-l’Épée – son évolution
la voix de DIEU. Ou n‘est-ce qu‘imagination? Ou ai-je même perdu la
raison? Cependant j‘aurais grandement peur de faire et de répandre
quelque chose de ce genre si cela ne venait pas réellement de DIEU.
Peur et doute s‘emparèrent de moi. En réponse à cela je n‘entendis
cependant que cette réplique:
„Et même si cela ne venait pas de Moi, cela serait bien ainsi et Je lais-
serai tout se faire de la sorte!“
J‘éprouve à plusieurs reprises ces doutes terribles lorsqu‘il me faut re-
connaître quel être faible, oui indiciblement imparfait je suis. Le
moindre de tous! Mais comment DIEU en viendrait-Il de faire d‘un tel
homme Son Instrument? Donnant ainsi, dans cette très grande dé-
tresse, libre cours à mes pensées, je ressentis soudain JÉSUS près de
moi. Et aussitôt je vis en esprit devant moi un immense troupeau
d‘agneaux. Un effroyable bêlement de peur, de souffrance et
d‘epouvante emplissait l‘air, imprégné d‘une odeur terrible de sang!
Cette vue déchira mon cœur lorsqu‘il me fallut reconnaître que pres-
que chaque petit agneau était victime d‘une plaie atroce, provenant
de morsures de loups. Soudain JÉSUS se tint devant moi en me re-
gardant d‘un regard indescriptible que je n‘oublierai plus jamais!
Plein de douleur, d‘amour et implorant ...! Il aurait pu tout atteindre
auprès de moi par ce regard et Il le fait d‘ailleurs en tout temps. Il me
tendit Sa houlette et me dit:
„Pais Mes agneaux!“
À ce moment un immense amour s‘empara de moi pour ces petits
moutons. C‘était comme si je les connaissais exactement chacun en
particulier. J‘examinai rapidement la qualité et la résistance de la
houlette et je m‘aperçus tout satisfait qu‘elle était incassable, quoique
j‘ignorais en quoi elle était faite. Je commençai immédiatement à ras-
sembler le troupeau pour en écarter les loups et les chasser. Mais
plein de frayeur, je dus constater que les loups avaient déjà envahi le
milieu du troupeau. J‘essayai de chasser les intrus, ce qui m‘était
pourtant impossible. Il y en avait trop. J‘étais saisi d‘une paralysie
sans limites et d‘une douloureuse incapacité. Pourtant j‘aimais telle-
ment chacun de ces agneaux et ne pouvais les aider! Dans cette
grande détresse et dans l‘impossibilité de m‘en sortir, j‘appelai au se-
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